Prime de partage de la valeur : tout savoir !

Dispositif phare visant à soutenir le pouvoir d’achat, la prime de partage de la valeur, ou PPV, s’est installée durablement dans le paysage socio-économique français. Succédant à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA), ce mécanisme offre aux entreprises une manière souple de récompenser leurs salariés tout en bénéficiant d’un cadre social et fiscal avantageux. Cependant, ses modalités d’application, ses plafonds et ses conditions d’exonération ont évolué, rendant sa maîtrise essentielle pour tout employeur souhaitant l’utiliser à bon escient. Il s’agit d’un véritable outil de politique salariale dont les contours ont été précisés par plusieurs textes législatifs successifs, notamment la loi du 16 août 2022 et plus récemment celle du 29 novembre 2023.

Définition et objectifs de la prime de partage de la valeur

Un dispositif volontaire pour l’employeur

La prime de partage de la valeur est une somme versée par l’employeur à ses salariés de manière totalement facultative. Contrairement à d’autres éléments de rémunération, aucune entreprise, quels que soient sa taille ou son secteur d’activité, n’est légalement tenue de la mettre en place. Instaurée officiellement le 1er juillet 2022, elle remplace l’ancienne prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA), aussi connue sous le nom de « prime Macron ». L’idée fondamentale est de permettre un partage des bénéfices de l’entreprise qui soit plus simple et moins contraignant que les dispositifs traditionnels comme la participation ou l’intéressement.

Soutenir le pouvoir d’achat et valoriser le travail

L’objectif premier de la PPV est de soutenir le pouvoir d’achat des salariés dans un contexte économique fluctuant. Elle permet de distribuer une somme d’argent nette d’impôts et de cotisations sociales sous certaines conditions, ce qui représente un gain direct pour le bénéficiaire. Pour l’entreprise, elle constitue un outil de management efficace pour :

  • Reconnaître l’engagement des collaborateurs.
  • Fidéliser les talents en offrant un complément de revenu attractif.
  • Partager les fruits de la performance de l’entreprise sans créer d’obligation de versement pour les années futures.

La loi du 29 novembre 2023 a d’ailleurs renforcé ce rôle en pérennisant le dispositif et en l’intégrant dans une réflexion plus large sur le partage de la valeur au sein des entreprises, notamment celles de taille moyenne.

Cette prime permet aux salariés d’améliorer leur quotidien, que ce soit pour renouveler leur équipement informatique ou aménager leur espace de travail à domicile avec une nouvelle chaise de bureau.

  • SONGMICS Fauteuil de Bureau, Chaise Gaming, RÉglable, Repose-pieds TÉlescopique, MÉcanisme À Bascule, Appui-tÊte, Support Lombaire, Charge 150 kg, Noir d'Encre et Gris Tourterelle OBG073B03
  • SONGMICS Fauteuil de Bureau, Chaise Ergonomique, pivotant, réglable en Hauteur, mécanisme d’Inclinaison, siège et Dossier en Toile Respirante, Bureau, Charge 120 kg, Noir OBN22BK
  • Vigosit Chaise de bureau ergonomique avec support lombaire et cervical - Pivotante à 360 ° - Charge maximale : 120 kg - Pour le bureau à domicile et le bureau - Noir

Comprendre la nature et les buts de cette prime est une première étape, mais il est tout aussi crucial de savoir précisément qui peut en bénéficier, tant du côté de l’entreprise que du salarié.

Qui peut bénéficier de la prime de partage de la valeur ?

Qui peut bénéficier de la prime de partage de la valeur ?

Les employeurs habilités à la verser

La PPV est un dispositif très large concernant les employeurs. Sont éligibles au versement de la prime :

  • Tous les employeurs de droit privé, y compris les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales), les mutuelles, les associations ou les fondations.
  • Les entreprises de travail temporaire, qui doivent la verser aux salariés intérimaires lorsque l’entreprise utilisatrice la verse à ses propres salariés.
  • Certains établissements publics, notamment les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) et les établissements publics administratifs (EPA) lorsqu’ils emploient du personnel de droit privé.

Il n’y a aucune condition d’effectif. Une très petite entreprise (TPE) peut donc la mettre en place au même titre qu’un grand groupe international.

Les salariés éligibles à la prime

Pour être éligible, un salarié doit être lié à l’entreprise par un contrat de travail à la date de versement de la prime, ou à la date de dépôt de l’accord ou de la signature de la décision unilatérale qui la met en place. Cela inclut les salariés en :

  • Contrat à durée indéterminée (CDI).
  • Contrat à durée déterminée (CDD).
  • Contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
  • Contrat de travail à temps partiel.

L’employeur a la possibilité de réserver le versement de la prime aux salariés dont la rémunération n’excède pas un certain plafond, qu’il fixe lui-même. En revanche, il est strictement interdit d’exclure un salarié sur un autre critère, comme l’ancienneté ou la nature de son contrat.

Maintenant que les bénéficiaires sont clairement identifiés, il convient de se pencher sur les aspects financiers du dispositif, à savoir les montants autorisés et les règles de calcul.

Montant et calcul de la prime de partage de la valeur

Les plafonds annuels à ne pas dépasser

Le montant de la PPV est laissé à la libre appréciation de l’employeur, mais il est encadré par des plafonds d’exonération. Le montant maximal que peut recevoir un salarié par an et par entreprise est de 3 000 €. Ce plafond peut toutefois être porté à 6 000 € dans les cas suivants :

  • L’entreprise a mis en place un dispositif d’intéressement, même si l’exercice se solde sans versement de prime d’intéressement.
  • L’entreprise a mis en place un dispositif de participation (obligatoire ou volontaire).
  • L’entreprise est une association ou une fondation reconnue d’utilité publique.
  • La prime est versée à des travailleurs en situation de handicap relevant d’un ESAT.

Ces plafonds s’entendent par année civile et par salarié. Il est possible de verser la prime en une ou plusieurs fois, jusqu’à quatre versements par année civile.

La modulation du montant entre les salariés

Si l’employeur décide de ne pas verser le même montant à tous ses salariés, il doit obligatoirement se baser sur des critères objectifs et non discriminatoires. La loi autorise la modulation de la prime selon les critères suivants, qui peuvent être combinés :

  • La rémunération.
  • Le niveau de classification.
  • L’ancienneté dans l’entreprise.
  • La durée de présence effective pendant l’année écoulée.
  • La durée de travail prévue au contrat de travail.

Il est impératif de ne pas utiliser d’autres critères, comme l’évaluation individuelle ou la réalisation d’objectifs personnels, qui relèvent du salaire variable. Le non-respect de cette règle pourrait entraîner une réintégration de la prime dans l’assiette des cotisations sociales.

Le principal attrait de la PPV réside dans son régime de faveur. Il est donc essentiel de comprendre en détail les exonérations fiscales et sociales qui y sont rattachées.

Exonérations fiscales associées à la prime de partage de la valeur

Un régime qui a évolué dans le temps

Le cadre fiscal et social de la PPV a été modifié au 1er janvier 2024, créant deux régimes distincts. La bonne façon de faire est de bien les différencier pour appliquer les bonnes règles en fonction de la date de versement.

Comparaison des régimes d’exonération

Le tableau ci-dessous résume les régimes social et fiscal applicables à la PPV. La distinction principale repose sur la rémunération du salarié et, depuis 2024, sur la taille de l’entreprise.

Période de versement Situation du salarié / de l’entreprise Exonération sociale (cotisations) Exonération CSG/CRDS Exonération fiscale (impôt sur le revenu)
Jusqu’au 31/12/2023 Rémunération Oui Oui Oui
Rémunération ≥ 3 SMIC annuels Oui Non Non
Depuis le 01/01/2024 Cas général (toutes entreprises) Oui Non Non
Exception jusqu’au 31/12/2026 : – Entreprises de moins de 50 salariés – Rémunération Oui Oui Oui

Concrètement, depuis 2024, la PPV est par défaut soumise à la CSG-CRDS et à l’impôt sur le revenu. Cependant, pour soutenir les plus petites structures, le régime d’exonération totale a été maintenu jusqu’à fin 2026 pour les salariés des entreprises de moins de 50 salariés gagnant moins de trois fois le SMIC.

Connaître les avantages fiscaux est une chose, mais savoir comment les obtenir en pratique en est une autre. La procédure de mise en place de la prime est donc une étape clé à ne pas négliger.

Comment mettre en place la prime de partage de la valeur dans une entreprise

Comment mettre en place la prime de partage de la valeur dans une entreprise

La voie de la négociation : l’accord d’entreprise

La première méthode pour instaurer la PPV est de conclure un accord d’entreprise ou de groupe. Cet accord est négocié entre l’employeur et les représentants du personnel. Selon la configuration de l’entreprise, il peut s’agir :

  • D’un accord avec un ou plusieurs délégués syndicaux.
  • D’un accord avec le comité social et économique (CSE).
  • D’un accord ratifié par la majorité des deux tiers du personnel, sur proposition de l’employeur.

L’accord doit préciser le montant de la prime, les éventuels critères de modulation, le plafond de rémunération pour l’éligibilité et les dates de versement. Cette voie est souvent privilégiée dans les entreprises de plus grande taille, habituées au dialogue social. Pour formaliser cet accord, il peut être nécessaire d’utiliser du matériel de bureau spécifique.

  • EXACOMPTA Kit de reliure manuelle pour 5 dossiers SERODO Noir coloris ivoire/transp
  • Pavo - Lot de 25 Baguettes à reliure 3 mm Noir (1 à 20 feuilles)
  • VEGCOO 10 Pièces Transparent Reliure Dossier Baguette, Feuilles A4 Couverture De Rapports Plastique, classeur avec barre coulissante pour École, Bureau, Accueil, Resume, Documents, Couleurs Pastel

La solution simplifiée : la décision unilatérale de l’employeur (DUE)

Pour plus de souplesse, notamment dans les PME et TPE, la loi autorise l’employeur à mettre en place la PPV par une décision unilatérale (DUE). Dans ce cas, l’employeur définit seul les modalités de la prime. Toutefois, il a l’obligation de consulter préalablement le comité social et économique (CSE), s’il en existe un dans l’entreprise, avant de finaliser sa décision. L’absence de consultation, lorsqu’elle est requise, peut remettre en cause les exonérations. La DUE doit ensuite être communiquée à l’ensemble du personnel.

Mettre en place la prime est une chose, mais le faire en respectant scrupuleusement les règles en est une autre. Tout écart peut avoir des répercussions financières importantes pour l’entreprise.

Conséquences en cas de non-respect des conditions d’attribution

Conséquences en cas de non-respect des conditions d'attribution

Le principe fondamental de non-substitution

La règle la plus importante à respecter est le principe de non-substitution. La prime de partage de la valeur ne doit en aucun cas se substituer à :

  • Une augmentation de salaire ou une promotion prévue.
  • Une prime prévue par un accord salarial, le contrat de travail ou un usage en vigueur dans l’entreprise (prime de 13ème mois, prime de vacances, etc.).
  • Tout autre élément de rémunération versé habituellement par l’employeur.

Le non-respect de ce principe est la cause la plus fréquente de redressement par l’URSSAF. L’administration considère que si la prime remplace un élément de salaire, elle doit être traitée comme un salaire.

Le risque de redressement et la perte des exonérations

En cas de contrôle, si l’URSSAF constate qu’une des conditions de versement ou d’exonération n’est pas respectée (non-respect des critères de modulation, dépassement des plafonds, substitution à un élément de salaire), les conséquences sont sévères. L’intégralité des sommes versées au titre de la PPV est réintégrée dans l’assiette des cotisations et contributions sociales. L’entreprise devra alors s’acquitter des cotisations patronales et salariales sur les montants versés, ainsi que d’éventuelles majorations de retard. Pour le salarié, cela signifie que la prime perd son avantage fiscal et devient imposable sur le revenu.

La PPV est donc un outil puissant, mais qui exige une vigilance et une rigueur sans faille dans sa mise en œuvre pour éviter des déconvenues coûteuses.

La prime de partage de la valeur s’affirme comme un levier de rémunération flexible et avantageux, à condition d’en maîtriser les règles. De sa définition à ses modalités de mise en place, en passant par ses plafonds et son régime d’exonérations évolutif, chaque aspect doit être scrupuleusement respecté. Le principe de non-substitution demeure la pierre angulaire du dispositif, et son non-respect expose l’entreprise à des redressements significatifs. Pour les employeurs, notamment ceux des entreprises de moins de 50 salariés qui bénéficient d’un régime de faveur prolongé, la PPV reste une opportunité précieuse pour associer les salariés à la réussite collective.

Retour en haut